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La Question Chypriote


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Chypre a obtenu son indépendance après la lutte de libération anti-coloniale menée par les Chypriotes grecs, de 1955 à 1959, puis est devenue une République constitutionnelle en 1960. Conformément aux accords de Zurich et de Londres instituant l’indépendance de l’île, la Grèce, la Turquie et la Grande-Bretagne étaient les garants de l’indépendance du pays, et la Grande-Bretagne gardait deux bases militaires souveraines à Chypre. Les bases militaires, l’une à Akrotiri/Episkopi et l’autre à Dhékélia, couvrent 2,7% du territoire de l’île.
Le pouvoir politique était partagé entre les Chypriotes grecs et les Chypriotes turcs dans la proportion de 7 à 3. La communauté chypriote turque (une minorité numérique de 18% de la population) bénéficiait ainsi d’une représentation de 30% au gouvernement et dans toutes les institutions de l’Etat. De plus, la communauté chypriote turque disposait du droit de veto sur des questions importantes.
Les relations entre les deux communautés avaient été pacifiques et amicales pendant des siècles. Néanmoins, certaines dispositions des accords de Zurich et de Londres ainsi que de la Constitution de 1960 (imposées en réalité au peuple de Chypre) ont conduit à des conflits internes et à des ingérences étrangères. La Constitution elle-même mettait l´accent sur les différences entre les Chypriotes grecs et turcs, encourageant de ce fait les tendances en faveur de la division plutôt que de l´intégration entre les deux communautés. Les Chypriotes grecs étaient déterminés à renforcer l´unité de l´Etat, tandis que les dirigeants chypriotes turcs, sous la forte incitation de la Turquie, cherchaient à obtenir la ségrégation ethnique et la séparation géographique. Cette situation a donné lieu à de brefs affrontements intercommunautaires de 1963 à 1967, ainsi qu’à des attaques aériennes et des menaces d´invasion par la Turquie. Les Chypriotes turcs ont cessé de participer au gouvernement, au parlement et à l’administration publique en 1964.
De 1968 à 1974, des négociations intercommunautaires ont été menées sous l’égide de l´ONU, en vue de parvenir à un règlement du problème. Durant cette période, la tension entre les deux communautés s´est calmée et les violences ont quasiment cessé.
Une force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP) (actuellement un contingent de moins de 1000 hommes) a été créée en 1964, à la suite de violents affrontements intercommunautaires qui ont éclaté en décembre 1963 et de menaces d’invasion proférées par la Turquie. Elle a pour tâche principale actuellement de surveiller la zone tampon et de maintenir le cessez-le-feu de l’ONU de 1974, étant donné que plus de 43 000 soldats turcs continuent d’occuper la partie nord de l’île.
Invasion et occupation militaire turques
Le 15 juillet 1974, la junte militaire grecque au pouvoir en Grèce à l’époque a perpétré un coup d’Etat, avec la complicité de collaborateurs chypriotes sur l’île, pour renverser le Gouvernement de Chypre, élu démocratiquement au suffrage universel. Le 20 juillet, la Turquie, utilisant le coup d’Etat comme prétexte et violant les codes de conduite internationaux établis par les traités dont elle est signataire, a envahi Chypre prétendument pour rétablir l’ordre constitutionnel. Au lieu de cela, elle a occupé 36,2% du territoire souverain de l’île, en violation de la Charte de l’ONU et des principes fondamentaux du droit international. L’agression militaire turque contre Chypre se poursuit avec la même intensité depuis plus de trois décennies, malgré les nombreuses résolutions de l’ONU exigeant le retrait des troupes étrangères de l´île.
L’invasion et l’occupation ont eu des conséquences désastreuses. Des milliers de personnes ont été tuées et quelque 180 000 Chypriotes grecs vivant dans le nord – plus d´un tiers de la population - ont été chassés de leurs foyers. Près de 20 000 autres, restés enclavés dans la zone occupée, ont été progressivement forcés d’abandonner leurs foyers pour chercher refuge dans les régions contrôlées par le gouvernement, du fait qu’ils étaient constamment intimidés et se voyaient refuser l’exercice de leurs droits de l’homme les plus fondamentaux. Aujourd’hui, leur nombre ne dépasse pas les 500. De plus, les Chypriotes turcs de toute l’île ont été forcés par la Turquie et leurs dirigeants de se déplacer dans les régions occupées, conformément à la politique de ségrégation ethnique de la Turquie.
Quelque 1400 civils et soldats chypriotes grecs sont toujours portés disparus depuis l’invasion. Un grand nombre d’entre eux avaient été arrêtés et vus dans des prisons en Turquie et dans la zone occupée avant leur disparition. A l’exception de rares cas, on ignore tout de leur sort. En outre, la politique turque consistant à faire venir des colons de Turquie dans la zone occupée a changé les données démographiques à tel point que ces colons illégaux (environ 300 000) sont pratiquement deux fois plus nombreux que les Chypriotes turcs (environ 80 000). Ceci a de toute évidence d’importantes conséquences sociales et politiques pour les Chypriotes turcs, qui expriment leur désapprobation concernant l’afflux de colons. De ce fait, des milliers d’entre eux ont émigré.
L’invasion et l’occupation turques ont provoqué un effondrement économique dans la partie nord de l’île, qui avait été jusqu’en 1974 la partie la plus riche et la plus développée. Par ailleurs, l´île a perdu 70% de son potentiel productif au moment de l’invasion et 30% de la population s´est retrouvée au chômage. Le patrimoine culturel dans les régions occupées a été détruit et vandalisé en grande partie, et des lieux de culte ont été profanés. Ce crime, essentiellement perpétré par l’armée turque et des ressortissants turcs, continue de nos jours encore, de connivence avec la puissance occupante.
Des résolutions de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité de l’ONU, des résolutions adoptées par de nombreuses autres organisations internationales, de même que des décisions de tribunaux internationaux reflètent la condamnation universelle de l'invasion turque et de tous les actes ultérieurs d´agression contre Chypre. Elles demandent le retour des réfugiés dans leurs foyers en toute sécurité ainsi que la recherche des personnes portées disparues et appellent au respect des droits de l'homme de tous les Chypriotes et de l´indépendance, de la souveraineté et de l´intégrité territoriale de Chypre. Par ailleurs, la Cour européenne des Droits de l'Homme a reconnu le gouvernement turc coupable de violations massives et systématiques des droits de l’homme à Chypre.
Des tours successifs de négociations, menés sous l´égide de l´ONU depuis 1974 entre les communautés chypriotes grecque et turque en vue de résoudre la question chypriote et de réunifier le pays, ont été sapés par la Turquie recherchant un règlement qui diviserait en fait Chypre de façon permanente. Le gouvernement de Chypre et les Chypriotes grecs, quant à eux, insistent sur la réunification véritable de l´île, de ses institutions et de son économie.
Le 24 avril 2004, le peuple chypriote a été appelé à approuver ou à rejeter une proposition de règlement global de la question chypriote (Plan Annan V) présentée par le Secrétaire général de l´ONU, par le biais de deux référendums séparés mais simultanés organisés par les deux communautés. Les Chypriotes grecs ont rejeté le plan à une nette majorité de 75,8% parce qu´ils avaient le sentiment qu’il n´était pas équilibré et ne répondait pas à leurs préoccupations essentielles concernant la sécurité, la fonctionnalité et la viabilité de la solution. Par leur vote, les Chypriotes grecs ont rejeté ce plan spécifique qui leur a été présenté, comportant de graves défauts, parce qu’il ne conduisait pas à la réunification véritable de l’île et à la réintégration de son peuple, de ses institutions et de son économie. Par contre, 64,9% de la communauté chypriote turque ont voté en faveur du Plan.
Cette défaite écrasante a rendu le Plan Annan nul et non avenu. Néanmoins, le gouvernement de Chypre reste engagé en faveur de la mission de bons offices du Secrétaire général et d’un processus continu qui facilitera un règlement global. Il s’est donc efforcé de relancer le processus de paix en vue d’une solution mutuellement acceptable, répondant aux préoccupations de tout le peuple de Chypre.
Dans cette perspective, le président de Chypre, Tassos Papadopoulos, et le dirigeant de la communauté chypriote turque ont signé, le 8 juillet 2006, un accord sur un « Ensemble de principes » en vue du règlement de la question chypriote. Ils ont réaffirmé l´engagement des deux communautés à réunifier Chypre sur la base d´une fédération bizonale et bicommunautaire et sont convenus de procédures destinées à préparer le terrain pour des négociations globales à cette fin.
En dépit du refus turc d’honorer l’accord du 8 juillet, le président Demetris Christofias s’est efforcé, immédiatement après son élection en février 2008, d’activer le processus de paix de l’ONU pour la réunification de Chypre. Il a cherché à obtenir la collaboration de la communauté chypriote turque et le réengagement de la communauté internationale dans un rôle de soutien.
Les initiatives du président Christofias ont conduit à la reprise, le 3 septembre 2008, de négociations directes à part entière entre les deux communautés pour un règlement global de la question chypriote.
Le Président a expliqué que :
‘’Les principaux acteurs dans le processus en cours sont les dirigeants des deux communautés. Le processus s’inscrit dans le cadre des Nations Unies, où le Secrétaire général de l’ONU et ses collaborateurs jouent un rôle d’assistance. En tenant compte des expériences tragiques que nous avons vécues en 2004 – avec le processus de délais serrés et d’arbitrage – nous avons indiqué de manière claire à la communauté internationale que les dirigeants des deux communautés continueront d’être les principaux interlocuteurs dans le dialogue. De la sorte, nous éviterons de répéter les erreurs du passé récent. Nous recherchons un règlement par les Chypriotes pour les Chypriotes, et c’est ce que comprend également la communauté internationale.’’
Il a par ailleurs réitéré que ‘’les fondements d’un accord sont décrits dans les accords de haut niveau de 1977 et 1979, qui prévoient la transformation de l’Etat unitaire en un Etat fédéré’’. Etant donné que Chypre est un Etat membre de l’UE, le Président a souligné que ‘’la solution doit respecter et mettre en œuvre les principes sur lesquels se fonde l’Union européenne’’.



Edition du Bureau de Presse et d'Information de Chypre



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